Protéger les plantes du froid et les aider à passer l’hiver

Le gel, le vent et le froid sont les principaux ennemis des plantes en hiver. Et autant de dangers qui menacent leur croissance et leur bon développement. Comment les protéger efficacement et réussir leur hivernage ? Voici tout ce qu’il faut savoir pour prendre soin des végétaux pendant la saison hivernale, des plantes d’intérieur au potager et protéger les plantes du froid.

Quelles sont les plantes concernées ? Pendant la saison froide, le développement des plantes caduques s’arrête, elles entrent dans une sorte d’hibernation. Mais ce n’est pas le cas des persistantes. Ces dernières sont donc exposées aux intempéries des mois d’hiver, dont certaines, comme le gel, peuvent leur être fatales. Il convient donc de protéger efficacement les arbustes au feuillage persistant mais aussi les jeunes plantations. Les plantes en pot sont très exposées car leurs racines sont moins protégées qu’en pleine terre.

Pourquoi protéger les plantes du froid en hiver ?

Du froid d’abord, de la neige et du gel aussi. En effet, la baisse des températures va gêner le bon développement des plantes. Depuis que leur sève est descendue à la fin de l’automne, sont en dormance, un état de vie ralenti. De plus, les maladies atteignant un pic à la fin de l’été. Si les plantes s’endorment souffrantes, elles ne pourront pas combattre l’infection durant cette période très rude et sortiront de l’hiver. Si elles y parviennent, dans un piteux état. Il est donc essentiel d’en prendre soin et de les protéger afin qu’elles puissent refleurir au printemps. Et ainsi de suite l’hiver prochain.

A partir de quand faut-il protéger ses plantes du froid ?

Lorsque l’hiver approche, vous avez peur que les plantes du jardin ne soient endommagées par le froid. Pourtant, il est nécessaire d’attendre les premières gelées pour que les plantes se préparent à des températures parfois négatives et entrent en dormance. Ainsi, les arbres, arbustes et rosiers ont besoin d’être exposés à des températures comprises entre 0°C et -10°C quelques jours. Le froid et le gel sont importants pour la lignification et limitent l’apparition d’insectes nuisibles.

L’idéal est donc de mettre en place les protections le plus tard possible dans la saison (mi-novembre) et de les retirer dès que les températures remontent un peu. Quand les découvrir ? De façon identique, on ne doit pas attendre qu’il fasse trop chaud pour retirer les protections. Aux premiers dégels du sol, vous pouvez les découvrir, sauf si les températures sont trop instables entre le jour et la nuit. En effet, une protection maintenue trop longtemps risque de favoriser un pourrissement de la plante.

Notez que vous pouvez donner un petit coup de pouce aux plantes dès la fin de l’été. Grâce à une dose d’engrais et en les habillant d’un voile d’hivernage par exemple, qui tiendra jusqu’à fin février.

Dernier conseil : ne laissez jamais les plantes sans surveillance, ni soin durant la période hivernale. Ce n'est pas parce qu'elles sont à l'abri sous leur voile d'hivernage qu'elles doivent être laissées à l'abandon.

Les différentes méthodes de protection des plantes

  • Le paillage est une technique consistant à appliquer une couche de matière protectrice dans le but d’atténuer les effets d’un climat trop rude sur le sol de la plantation. Ce procédé assure en effet le maintien de la chaleur dans le sol aux périodes les plus délicates. Le paillis est recommandé pour protéger les racines des arbres et arbustes en cas de gel. Les racines qui restent protégées donneront de nouvelles pousses au printemps. Outre la paille, d’autres matériaux, naturels ou synthétiques sont utilisés. Côté organique, les copeaux de bois, la paille, le foin et le carton feront l’affaire. Le paillage se réalise au début de la saison de la culture, et l’opération peut être renouvelée en cas de besoin. Il doit être aéré régulièrement pour éviter tout risque de pourrissement.
Paillage aux pieds de végétaux © Truffaut
  • Le buttage, pour les jardiniers plus avertis, consiste à ramener de la terre au pied des plantes, n’a pas pour but réel d’aider les plantes à lutter contre le froid. Mais en contribuant au renforcement des racines, il peut favoriser leur croissance. Il est notamment recommandé dans le cas de certaines plantes du potager, comme les pommes de terre. C’est une technique qui convient enfin aux rosiers. Le buttage est aussi utilisé en viticulture. Il faut alors ramener en motte au pied du cep la terre.
  • Les feuilles plastiques conviennent parfaitement aux plantes les plus fragiles. Choisissez-les de couleur blanche, car du plastique coloré ou transparent provoque une fluctuation de température que vos plantes n’apprécieront pas. Pour un jardinage plus écolo, n’hésitez pas à privilégier les feuilles mortes séchées. Elles conviendront parfaitement aux vivaces, des plantes que l’on a dans son jardin pendant plusieurs années (agapanthes, marguerites, lupins, campanules…). Elles refleurissent tous les ans et s’endorment pendant l’hiver. Beaucoup d’entre elles sont fragiles et doivent être protégées du froid. La couche de feuilles doit être de 5 cm d’épaisseur environ. N’oubliez pas d’y poser un poids pour ne pas que tout s’envole au moindre coup de vent.
  • Le papier journal fera l’affaire pour les pots et les jardinières.
  • Le voile d’hivernage non tissé convient davantage aux arbres et arbustes, et doit être disposé sur les branchages. Capable de protéger les végétaux des coups de gel, il se décline en trois formats : un grand drap, à découper à la taille de la plante, une housse, semblable à une chaussette, à glisser sur la plante, et un zip, qui telle une tente, recouvre la plante dans son intégralité grâce à une fermeture éclair bien pratique. Fabriqué en coton, il est important de faire attention à son grammage, l’idéal étant 20 à 30 g/m2. Exemple : pour une plante méditerranéenne qui passerait l’hiver à Lille, il faudrait opter pour un voile d’hivernage de 60g/mpour qu’elle résiste bien.
voile-hivernage
Voile d’hivernage en polypropylène © Truffaut
  • La jute convient également aux ramures des jeunes arbres et de certains arbustes plus fragiles que d’autres, particulièrement ceux habitués à un climat doux, tels les lauriers roses et les fuchsias. Couvrez leur tronc de toile de jute. Si l’hiver est particulièrement froid, mettez de la paille entre la toile et le tronc.
  • Les serres, qu’elles soient en verre ou en polycarbonate, permettent aussi de garder les plantes à l’abri du froid et se déclinent désormais en petits formats, capables de s’adapter aux balcons citadins.
Mini serre © Truffaut
  • Les plaques de polystyrène, couvertures hivernales, ainsi que le grillage à mailles fines peuvent aussi convenir pour protéger vos plantes.
  • Il existe aussi des câbles chauffants, à enrouler autour de la plante pour la maintenir au chaud. 

Protéger un rosier en hiver

Si les rosiers sont connus pour être résistants au froid, certaines variétés sont plus solides que d’autres (les rosiers arbustifs n’ont pas besoin de protection particulière). Comme pour le reste des plantes du jardin, ne protégez pas trop tôt, les rosiers risqueraient de pourrir et il est important qu’ils s’habituent à des températures peu clémentes afin de s’endurcir. Plusieurs solutions existent pour protéger un rosier du froid.

  • Il est possible tout d’abord de réaliser un buttage, en créant une motte de terre autour de la plante d’une hauteur de 15 à 20 cm. Veillez à utiliser une terre assez fine et légère, et à ce que le pont de greffage soit bien recouvert.
  • Idéalement ou en remplacement, vous pouvez réaliser un paillis : des feuilles mortes feront parfaitement l’affaire : cette méthode permet d’isoler et de garder les racines au chaud.
  • Enfin, il existe des cônes à rosiers qui permettent d’éviter les déboires des alternances de gel et dégel de la terre.

Les plantes exotiques en hiver

L’hygrométrie est notamment essentielle aux plantes tropicales, qui peuvent souffrir des excès de chauffage et qui ont besoin d’humidité pour rester épanouies. L’idéal est de les placer dans un jardin d’hiver ou véranda, qui les protégera du gel : cet endroit ravira les agrumes, les solanums, les dipladenias, les bougainvillées et hibiscus. En fait, toutes les plantes exotiques ou méditerranéennes qui ne supportent pas les hivers un peu trop rigoureux.

Pour les bonsaïs, qui peuvent être très sensibles aux variations de températures, ils doivent être également rentrés à l’intérieur de la maison ou dans la véranda.

Enfin, pour les plus téméraires des plantes exotiques en pot, placez-les près des murs de la maison, afin qu’elles soient tout de même abritées. Si les températures sont vraiment rudes, rentrez-les.

Les plantes à bulbes en hiver

Les bulbes et tuyères ne supportent pas l’hiver, ils doivent être arrachés et rentrés à l’intérieur. Parmi celles-ci, les dahlias, les bégonias et les glaïeuls, une fois fanés, sont particulièrement sensibles à la diminution des températures. Il faut extraire délicatement la plante à l’aide d’une bêche, retirer la tête et enlever l’humidité. Coupez la tige, puis placez ensuite les bulbes dans des cageots.

Pour les lys, il faudra enfin être très vigilant quant au pourrissement des pousses.

Pour les cyclamens, l’opération se révèle plus délicate. Fraîcheur, arrosage régulier et engrais, quelques heures en extérieur s’il ne gèle pas.

Les plus rustiques, comme les crocus, les jacinthes et les tulipes, peuvent rester à l’extérieur ; n’hésitez pas à les couvrir en cas de nécessité.

Le potager en hiver

Au potager, l’heure est aux semis et aux récoltes. Pour ceux qui ne disposent pas d’une serre, sachez que les tunnels en plastique se révèlent très efficaces pour protéger les fraises, mais aussi les tomates, aubergines, poivrons et concombres.

Sur le balcon, protéger les plantes en pots et jardinières

Sur le balcon ou la terrasse, les plantes en pot sont naturellement plus frileuses que leurs consœurs de pleine terre, les parois du pot protégeant moins qu’un carré de terre ; si vous avez le choix lors du rempotage, préférez d’ailleurs toujours la terre cuite, plus isolante que le plastique et ayant la faculté d’être plus poreuse.

Si elles restent sur le balcon, veillez à les laisser dans un endroit lumineux et si possible isolez les pots de la fraîcheur d’un sol dur, en béton par exemple, en les installant sur des palettes en bois ou encore du polystyrène. Idéalement, et même si cette solution n’est pas la plus esthétique, veillez à recouvrir vos pots et jardinières de fleurs d’une bâche ou d’un voile d’hivernage. Vous pouvez également rassembler les pots et entourer le tout d’une canisse, afin d’éviter la déperdition d’énergie. Enfin, du papier journal ou polystyrène protégeront vos jardinières. Si les températures descendent très bas, encadrez chaque pot à l’aide de planches de polystyrène. Le paillage est recommandé en terrasse et sur les balcons. Vous pouvez ainsi entourer les pots de fleurs de paillon, un matériau naturel semblable aux canisses occultantes habillant les balcons et permettant de limiter le vis-à-vis.

L’entretien des plantes d’intérieur en hiver

En intérieur, les plantes vertes sont confrontées en hiver à un manque de lumière qui peut leur être fatal. Veillez donc à rapprocher les plantes des fenêtres, notamment celles qui en ont le plus besoin, pour assurer une photosynthèse optimale. Le jaunissement des feuilles peut être du à un manque de lumière, pas forcément d’eau.

De façon identique, la chaleur peut être nuisible, sauf pour les plantes grasses ou les cactus, ne montez donc pas excessivement le chauffage, 18°C est une température idéale.

Enfin, limitez l’arrosage une fois par semaine, voire deux fois par mois en fonction des espèces. Dans tous les cas un excès d’eau peut favoriser rapidement le pourrissement de la plante. Il est par contre nécessaire, de conserver un certain taux d’humidité : le plus simple est d’utiliser le brumisateur pour vos plantes pendant cette période critique.

Les maladies et nuisibles du jardin en hiver

Lorsque les températures diminuent, les plantes entrent en sommeil. Certains ravageurs sont particulièrement redoutables lorsqu’ils revêtent leur forme hivernante. Les acariens menacent ainsi les conifères et certains arbres du verger. Les cochenilles, les psylles, qui s’attaquent notamment aux fruitiers, les chenilles défoliatrices et les pucerons doivent attirer votre attention.

La menace des rongeurs pèse sur vos végétaux, ces animaux étant friands de l’écorce des jeunes arbres.

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